Interview 2017 mise à jour en 2018.

Philippe Reyné-PhotoZeizig-mascarille.com
Philippe Reyné-PhotoZeizig-mascarille.com

interview.
Philippe
Nous t’avons vu et apprécié dans un monologue « Le paquet », de Philippe Claudel. Mise en scène par Violette Doré. Avec Clara Reyné, ta fille qui t’accompagne par la danse. Monologue sélectionné aux festivals nationaux de Châtillon, de Narbonne, de Villers-lès-Nancy en 2018 et au Festival des Escholiers d’Annecy ainsi qu’au Pataf Festival d’Annemasse en 2017.
Tu excelles également dans « Monsieur Malaussène au théâtre ». Ce qui ne t’a pas empêché de figurer dans des pièces comprenant de nombreux comédiens comme  “Le mâle et le bien” de Patrick Ortega.
GD. Tu es un grand défenseur des monologues. Pourquoi ?
PR. Il faut se poser la question de Pourquoi un grand nombre de festivals excluent-ils les monologues de leur programmation ?
Pourquoi entend-on si souvent « C’est pas pour notre public » ?
Quelles représentations peuvent avoir les organisateurs, le public, sur les monologues ?

Le monologue n’exclut pas plusieurs personnages

Philippe Reyné – Photo Eloïse Lesage & Emile Zeizig-mascarille.com

GD. Qu’est-ce qu’un monologue ?
PR. Le « monologue » (monos-logos) est, au théâtre le discours qu’un personnage se tient à lui-même, détaché du « dialogue » (on dit aussi « tirade »), et par extension c’est aussi une pièce destinée à être interprétée par un seul comédien.
Ceci n’exclut donc pas l’existence  de plusieurs personnages : « Monsieur Malaussène au théâtre » de Daniel Pennac en compte 19 (et un chien). Philippe Caubère nous a habitué ce genre d’exercice dans « Le roman d’un acteur ».
Il suppose par contre une gymnastique particulière dans la scénographie, dans le travail de la voix, de la posture …etc. pour que le spectateur puisse s’y retrouver.
Il en est des monologues comme des pièces à plusieurs personnages : ils peuvent être drôles, dramatiques, simplement distrayants ou nous amener à des réflexions et des remises en question que seul le théâtre peut engendrer.
Je voudrais distinguer le « monologue théâtral », où le comédien doit se mettre au service du texte pour l’interpréter au plus juste (comme dans toute approche d’un personnage finalement), le « one man show » (où le texte est écrit pour faire briller le comédien) et le « stand-up » où le comédien parle à la première personne dans un récit prétendument autobiographique.
Oublions un instant le « Stand up » et le « One man show » très à la mode aujourd’hui puisqu’ils sont basés sur la notoriété d’un interprète dont on peut tirer des profits importants et qu’on peut remplacer le lendemain. La com. est essentielle, le texte souvent pauvre. Très médiatisé.
Philippe Reyné -2015-Photo Eloïse Lesage et Emile Zeizig-mascarille.com
Philippe Reyné -2015-Photo Eloïse Lesage et Emile Zeizig-mascarille.com

C’est au comédien de créer du mouvement et de nous faire partager ses émotions

GD Parlons du monologue théâtral
PR. Si l’on ne parle que du monologue théâtral, pourquoi ce traitement particulier ? Qu’est-ce qui compte finalement au théâtre ? De créer une illusion, celle d’une histoire qui se déroule sous nos yeux, de susciter des émotions, d’amener des réflexions….. Dans un monologue, l’attention du spectateur est focalisée sur un point unique : le comédien. C’est à lui de créer du mouvement, des espaces différents, du dialogue, avec le public ou entre plusieurs personnages que le public matérialisera. Ce n’est qu’une illusion supplémentaire à celle que l’on propose habituellement : une histoire censée se dérouler en « direct » ! Et bien là on y rajoute celle de plusieurs personnages interprétés par un seul comédien. Et s’il n’y a qu’un seul personnage, l’exigence du spectateur reste la même : qu’il soit crédible, nous fasse partager ses émotions, nous fasse rire, pleurer, parfois les deux, nous emporte avec lui dès le premier regard, pour nous lâcher au noir final. Le théâtre, quoi !

Ce qui compte : la qualité

Pour ma part, la seule chose qui compte, finalement, c’est la qualité du spectacle proposé, et même si c’est éminemment subjectif, ce doit être le seul critère pour choisir d’aller voir un spectacle ou de le programmer.

Le monologue est un travail de troupe

Le monologue est aussi un travail de troupe : comédien, metteur en scène, directeur d’acteur, créateur lumière, technicien, choix des musiques, bande son, affiches, photographie, avis extérieurs. Qu’importe le nombre de comédiens, c’est l’équipe formée autour d’un projet et son implication qui permettent d’aller loin. Avec, comme dans toute création, le risque, terrible, de se planter. Et la peur, toujours présente, chaque soir, de ne pas y arriver.
Philippe Reyné
Propos recueillis par Guy Dieppedalle

Portrait de Philippe Reyné

Comédien de la compagnie “Illusoire Jardin” membre de la Fncta
https://www.facebook.com/pages/Illusoire-Jardin/545399362256498
Retrouvez les images de Mr Malaussène au théâtre, au festival de Châtillon 2015 sur mascarille.com
Son cursus de comédien
° 2014-2018 Le paquet. De Philippe Claudel. Mise en scène Violette Doré. Avec Clara Reyné, danseuse. A la Régie : Louise Reyné.
Sélection des festivals nationaux de Châtillon, de Narbonne, de Villers-lès-Nancy et du festival Les Escholiers d’Annecy. Festival le Pataf, Annemasse 2017.
° 2013 Des lunes et des hommes. Ecriture et mise en scène de Patrick Ortega
° 2010 Le mâle et le bien. Ecriture et mise en scène de Patrick Ortega
Sélection du festival national de Châtillon
° 2003 Monsieur Malaussène au théâtre. De Daniel Pennac. Mise en scène Nadine Jadin-Pouilly
Sélection du festival national de Châtillon 2015.
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